Ut Pictura Archaeologia
peinture
Deux références essentielles sont à l’origine de ma réflexion. La première fut la
découverte d’un auteur Allemand sous la république de Weimar, Walter Benjamin,
dont la pensée me fut enseignée par un éminent enseignant, Jean-Michel Palmier.
Les réflexions sur l’histoire de ce penseur inclassable me guideront tout au long de
mes recherches. De ce premier choc d’ordre scriptural, un second provoqua une césure dans le traitement figural de mon travail : L’oeuvre d’Antoni Tapiés.
Depuis, je ne cesse de questionner le sens de l’Histoire en posant comme précepte l’idée selon laquelle la peinture est plus proche de l’archéologie et la création d’un travail de fouille. On sait la place qu’occupe l’histoire écrite dans ce qui nous a été légué.
Mais qu’en est-il de ce qui n’a pas laissé de traces, de ce qui est tombé dans l’oubli ?
De quoi sommes-nous héritiers ? De quelle transmission s’agit-il ?
Chaque instant du temps altère, en effet, ce qui gît là, sous nos yeux. Il ne demeure, in fine, plus que des traces, des vestiges, des ruines et des souvenirs.
Au moyen d’un mode de lecture allégorique, je décline ainsi des images discontinues, dépouillées de tout contexte. Matière, déchirure, couture, pli, oxydation, fossilisation, pétrification constituent ainsi le vocabulaire plastique que je privilégie pour incarner cette idée de survivance.
En traçant les limites d’un espace à fouiller, en confrontant histoire , inconscient et mythologie personnelle, j’évoque une peinture qui tente de faire apparaître les sédiments d’un passé qui demeure inachevé et qui attend un prolongement. La matière picturale constitue alors le matériau d’une «réminiscence» attendant une transmission. Cette attente ne suggère ainsi rien d’autre qu’une insistance à persister, à tendre vers l’immuable, espérant l’acte salvateur d’une nomination, de ce qui a été car les choses meurent dés lors qu’elles ne sont plus transmises.

Chaque instant du temps altère, en effet, ce qui gît là, sous nos yeux. Il ne demeure, in fine, plus que des traces, des vestiges, des ruines et des souvenirs.

En traçant les limites d’un espace à fouiller, en confrontant histoire , inconscient et mythologie personnelle, j’évoque une peinture qui tente de faire apparaître les sédiments d’un passé qui demeure inachevé et qui attend un prolongement. La matière picturale constitue alors le matériau d’une «réminiscence» attendant une transmission. Cette attente ne suggère ainsi rien d’autre qu’une insistance à persister, à tendre vers l’immuable, espérant l’acte salvateur d’une nomination, de ce qui a été car les choses meurent dés lors qu’elles ne sont plus transmises.